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Par Froissart1 le 24 Décembre 2009 à 16:27
Personnages Célèbres
Dernière mise à jour : 07-04-2009
Jehan FROISSART
Curé de Lestines-au-MontparJean-Yves Desnos
Gradué en histoire
Aujourd'hui plus que jamais,
chacun tient à son village
et c'est souvent de ses racines
qu'il aime entendre parler.
Avertissement Ces quelques notes relatives à Jehan Froissart et plus précisément à l'exercice de son ministère et à son
séjour à Lestines-au-Mont n'ont aucune prétention scientifique et ne se présentent nullement comme un travail de
composition originale.Tout au plus avons-nous tenté de rassembler et de sélectionner en un panorama harmonieux les
écrits de scientifiques et d'érudits qui, au travers d'une étude fouillée de l'oeuvre et de la vie du célèbre chroniqueur,
ont ici et là fait quelque allusion au séjour de Froissart à Estinnes-au-Mont.Et si l'on devait accorder un quelconque mérite à
ce modeste travail, celui d'avoir présenté aux Hennuyers que nous sommes un aspect peu connu du "Curé Froissart"
nous comblerait tout à fait.Biographie Froissart nous apprend qu'il naquit à Valenciennes vers la fin de l'année 1333 :
"Sachés, dit-il, que sus l'an de grâce MCCCLXXXX, j'avais labouré XXXVII ans à celle histoire, et à ce jour je avois LVII
ans..."En fait, il apparaît clairement que Froissart qui nous a si bien renseignés sur tant de personnages illustres ne nous
a pas laissé de quoi fixer de manière irréfutable la date de sa propre naissance.
Sur sa jeunesse, ce sont assurément ses poèmes qui nous sont les plus précieux.
Son éducation fut celle d'un fils de bourgeois valenciennois. Des spécialistes n'ont-ils pas dénombré un total de 52
manières différentes dont Froissart s'amusait avec les enfants de son âge ? La seule description de ces jeux familiers
mériterait à coup sûr une étude !
Qui aime les jeux de l'enfance aime dans l'adolescence les arts qui continuent les jeux : la danse, les chansons, les
poèmes.
Froissart se promettait de vivre en amateur du spectacle de l'univers : son premier protecteur, Jean de Beaumont,
modèle de l'idéal chevaleresque, était en relation avec le chanoine de Liège, Jean le Bel, qui inventa l'interview
historique.
Ce hasard orienta peut-être la vocation du jeune Valenciennois : à côté de la poésie courtoise et de l'inspiration
légendaire, une place non négligeable serait faite à la chronique, au jour le jour, du temps présent.
Aussi, quand Froissart arrive en 1361 à la cour de la reine présenter un essai historique de son savoir-faire et un de ses
premiers poèmes.
Edouard III et son épouse l'honorent de leur faveur : le voici clerc ou secrétaire de Philippa en cette qualité; s'il
composa des ballades et des poèmes allégoriques, il accompagna aussi la reine dans ses déplacements, participa à des
missions à l'étranger, notamment en Italie où il rencontra Pétrarque, assista à des fêtes princières et fréquenta bon
nombre de personnages éminents.
Il accumule les découvertes, les spectacles, l'expérience. Nous le croyons heureux. Aussi pleure-t-il amèrement la mort
de sa bienfaitrice en 1369.
Cette disparition eut pu être une débâcle. Il n'en fut rien. Néanmoins il advint que Froissart envisagea de sacrifier les
lettres au commerce (un de ses poèmes y fait allusion) mais il expérimenta vite que science vaut mieux qu'argent, et
retrouva non seulement de nouveaux protecteurs, mais aussi un second métier.
En 1373, il est curé d'Estinnes-au-Mont, à quelques kilomètres de Binche, et doté d'une pension de la cour de Brabant.
L'esprit tranquille dans son presbytère, Froissart poursuit sa mission d'écrire et dans une contrée sensible à la bonne
chaire, au bon vin et aux plaisirs poétiques, il n'est pas étonnant qu'à côté de sa tâche sacerdotale, il ajouta
l'enchantement de rimer dan un pays qui chaque année couronnait un roi des ménestrels.
Et c'est ainsi que depuis plus de six cents ans. les noms de Binche, de Roeulx, de Bois-d'Haine, de La Louvière, de
Bonne-Espérance et de Givry existent parmi les mots qu'a retenus la poésie française.
La mort de Wenceslas de Brabant amène un nouveau tournant dans la carrière de Froissart. Mais ce tournant n'est pas
un bouleversement : il le fait passer du Centre à l'Entre-Sambre-et-Meuse sa voisine.
Dès 1384, chapelain attitré de Gui de Bois, Froissart va de Beaumont à Chimay, ce qui ne l'empêche pas de risquer,
jusqu'en 1394, de grands voyages.
Hélas ! Le monde change. Lorsqu'il se rend à Paris en 1392, il est offusqué par le pouvoir des Marmousets, gens de
petite naissance et de grandes finances, qui ne connaissent pas les lettres.
L'année suivante, lorsqu'il va offrir à Richard II le fruit de trente-quatre années de labeur poétique, il est aussi
profondément déçu par l'évolution de l'Angleterre.
Bref, peut-on être et avoir été ? n'est-il pas préférable pour la postérité que, dans sa petite solitude paisible à l'ombre
de la collégiale Sinte-Monégonde de Chimay, il ait continué la relation des évènement de son temps, en remaniant
attentivement ses narrations premières ? Ainsi naîtront les troisième et quatrième rédactions de ses Chroniques.
Au terme de cette biographie, on remarquera par ailleurs que nous n'avons même pas esquissé le portrait de Froissart.
Nous ne disposons en fait pour réparer ce manquement que d'un hors texte du tome premier de l'édition Kervyn
reproduisant un tableau qui figure dans la Galerie de la bibliothèque d'Arras.
Jehan Froissart y est représenté jusqu'à mi-corps; les traits sont pris de profil; la calotte dissimule la chevelure; le
Commune d'Estinnes
http://www.estinnes.be Propulsé par Joomla! Généré: 24 December, 2009, 16:14
vêtement, légèrement ouvert au cou, apparaît sous la robe de chanoine; le bras gauche est à peine dessiné. Le visage
exprime une bonhommie sympathique, souriante, dénuée de toute sévérité; les joues sont plutôt replètes qu'amaigries;
tout respire la santé solide et le contentement de vivre...Froissart, que la plupart des manuels de littérature tendent à
considérer comme l'un des écrivains les plus significatifs du XIVè siècle, est hennuyer. Littérateur complet, il écrit des
poésies lyriques, du roman en vers et de l'histoire en prose.Froissart écrit dans la langue qui précède immédiatement
le moyen français; déjà le français n'est plus ce qu'il était à l'époque de la Chanson de Roland, il s'affranchit de certaines
habitudes et de certaines règles; il tend à devenir ce qui sera la langue de Jean Lemaire de Belges, annonciatrice ellemême
de celle de Ronsard. Or, en l'absence de toute centralisation politique qui puisse instaurer un contrôle du bon
usage, cette langue est puissamment influencée par les traditions du pays natal. Le vieux français de Froissart sera donc
riche "d'irrégularités wallonnes". Et l'on se prend à rêver que nos wallons du Borinage ou de l'Entre-Sambre-et-Meuse
pourraient retrouver la source de leur patois tandis que les autres lecteurs y prendraient contact avec des mots disparus
ou désuets qui conservent encore "la spontanéité de la jeunesse".Il n'est pas indifférent qu'au XIVè siècle, le beurre
s'appelait "bure" et, inversement, la mûre, "meure".Rétrospectivement, nos patoisants auraient raison. Toujours, c'est
"toudis"; retourner, "raler"; vite, "rade"... Quelqu'un qui tombe ? "Il chiet"... Ces exemples peuvent être multipliés.Jehan
Froissart donne à nos Hennuyers la joie savoureuse de reconnaître dans une écriture glorieuse les brusqueries et les
manies des gens du peuple.(d'après Pierre Bourgeois in "Froissart", extraits.
Collection nouvelle des Classsiques, édit. Labor, Bruxelles)
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Par Froissart1 le 24 Décembre 2009 à 16:13
A lire en ligne:
Sir John Froissart's Chronicles of England, France and the adjoining ...
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Par Froissart1 le 24 Décembre 2009 à 16:11
Article
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Jeunesse
Féministe avant l’heure
Laurence Bertels
Mis en ligne le 15/12/2009
Fille du Comte de Flandre, Marguerite de Male aurait eu un caractère bien trempé. Plus de détails dans “La jeune fille rebelle” et dans la poussière d’alors. Vibrant.Certes, si Marguerite de Male avait épousé, comme son père le lui imposait, Edmond, fils du roi d’Angleterre et non le Duc de Bourgogne, les Flandres n’auraient pas été françaises pendant cinq cents ans. Si Mais comme on le sait, il en alla autrement. Une bonne raison pour se poser l’une ou l’autre question : pourquoi la jeune Marguerite a-t-elle désobéi à son père ? Et à quel bois se chauffait donc cette "Jeune fille rebelle" ? Pour le savoir, plongeons tête baissée dans le roman à quatre mains de Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs, un roman qui respire la poussière et le sang du Moyen Âge, qui raconte les sentiments exacerbés de l’époque, passe de la frivolité à la gravité et nous trempe dans la crudité de l’an 1347 dès les premières lignes avec la naissance de Marguerite de Male, détails très concrets, jusqu’à l’odeur des urines - pour mieux mesurer leur acidité- à l’appui. L’enfant, il est vrai, est appelée à hériter de son père les titres de Flandre, Rethel et Nevers.
Dès lors, on vibre à l’unisson avec cette jeune fille au caractère bien trempé, on tremble et frémit au fil des mésaventures, on s’insurge face à la rigidité de son éducation et à la cruauté du Comte de Flandres, qui rêvait d’un descendant. On encourage ses audaces et l’on s’évade à une époque décrite parfois avec le pinceau de Brueghel : "Je regarde les gens emmitouflés, le nez rougi et humide. Les enfants courent dans les rues avec des lu ges. Les pêcheurs taillent des trous dans la glace épaisse des canaux. Un charretier met une couverture à ses chevaux en sueur. Je pense à ma mère et à nos promenades à Bruges". Pas étonnant que les deux auteurs aient collectionné les prix en Flandre comme aux Pays-Bas où la littérature flamande a bonne presse.
Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs écrivent toujours à quatre mains. On leur doit déjà "L’œil du diable" et "Le septième voile" tout comme, dans un autre registre, le scénario de "Moscow/Belgium", remarqué à Cannes. Pat van Beirs a également adapté en néerlandais les films "Chicken run", "Monstres et Cie" et "Le Monde de Nemo". Entre autres. Cette pratique peut sembler étonnante. Elle est, paraît-il, fréquente en Suède et encourage les auteurs à se mettre tout de suite au travail puisqu’ils se sont donné rendez-vous pour cette raison précise. Pat van Beirs commence avec les recherches pendant que Jean-Claude van Rijckeghem esquisse l’histoire et écrit intuitivement. Pourquoi avoir choisi Marguerite de Male ? "On voulait une histoire du Moyen Âge du point de vue d’une jeune fille. On trouvait que c’était un bon sujet de roman. En tant qu’homme, c’était très amusant de se mettre dans la peau d’une jeune fille. Marguerite a les mêmes préoccupations que mes deux filles", nous dit Pat van Beirs pendant que son alter ego souligne le côté versatile de leur héroïne, comme les adolescents d’aujourd’hui.
D’autres parallèles à l’époque actuelle colorent, ou plutôt noircissent, le roman. Qu’il s’agisse de la prédiction de la fin du monde, des mauvaises récoltes, de la famine, de la guerre, de la peste ou encore du cataclysme. En même temps, le (jeune) lecteur entre dans un monde qu’il ne connaît pas, avec les odeurs, les sensations du Moyen Âge et tout ce qu’il ne trouve pas dans les manuels scolaires. Les auteurs ont-ils pour autant pris des libertés avec l’Histoire ? "Quelques-unes. Marguerite de Male a vraiment existé. Elle a eu dix enfants et est décrite dans l’"Encyclopedia Britannica" comme étant difficile, pas belle - elle ressemblait à son père - et dotée d’une forte personnalité. Jean Froissart la décrit comme ayant un visage ingrat et un caractère rechigné. Le château de Male existe toujours et se trouve près de Bruges. La scène de la mère du Comte de Flandres qui menace de se couper un sein si son fils allie Marguerite à l’Angleterre est réelle, elle aussi. Par contre, nous ne savons pas si Marguerite de Male maniait l’épée avec autant d’agilité que dans le roman. Nous avons joué avec les sources historiques."
Savoureuse, la traduction française de "Jonkvrouw", signée Jean-Philippe Bottin et Anne Rogghe - encore un duo -, contient plus de vocabulaire que le texte original rédigé en néerlandais académique mais néanmoins accessible. Les traducteurs ont voulu montrer qu’ils connaissaient Rabelais, Villon et Hugo. Pour le lecteur, c’est tout bénéfice.
La jeune fille rebelle Jean-Claude van Rijckeghem et Pat van Beirs traduit du néerlandais par Jean-Philippe Bottin et Anne Rogghe Mijade 288 pp., env. 12 €. Dès 15 ans
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Par Froissart1 le 24 Décembre 2009 à 16:02
Jean Froissart - Poète et chroniqueur - 1337 / 1400
(plus d'infos...) <script type="text/javascript"> $(document).ready(function() { $("#dj_adjust").toggle(function() { $('#dj_photo_description').css('height', 'auto').css('overflow', 'visible'); $(this).text("(réduire)"); }, function() { $('#dj_photo_description').css('height', 60).css('overflow', 'hidden'); $(this).text("(plus d'infos...)"); }); }); </script>
Jean Jacques Rousseau - Philosophe - 1712 / 1778
Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu - Ecrivain philosophe - 1689 / 1755Photo prise à Paris le 10 septembre 2007 (© wallyg / Flickr)
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Par Froissart1 le 24 Décembre 2009 à 15:39
Froissart dans sa forge. Actes du colloque réuni à Paris, du 4 au 6 novembre 2004, par M. Michel Zink, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Textes rassemblés par Mme Odile Bombarde
1Leiden
Citation Information. Zeitschrift für romanische Philologie (ZrP). Volume 125, Issue 4, Pages 686–689, ISSN (Online) 1865-9063, ISSN (Print) 0049-8661, DOI: 10.1515/zrph.2009.086, /November/2009Published Online: 17/12/2009
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