• Strip hotel

     

    Titre: Strip hotel

    Auteur: Jacques Astruc

    Editeur: ErosOnyx Editions, 2011

    Collection Eoliens/Eoliennes

    ISBN: 978-2-918444-09-1

    106 pages

     

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    Le narrateur, un tout jeune homme, prend la route, quelque part aux Etats-Unis, au lendemain du meurtre de sa mère par son père et du suicide consécutif de ce dernier.

     

    Son errance l'amène au Strip Hotel, une ancienne maison close où d'étranges personnages, échoués là un jour comme lui, louent une chambre au mois et semblent avoir choisi de s'y cacher, de s'y isoler définitivement du reste du monde.

    Parmi ces locataires sans futur, le narrateur remarque immédiatement Lolita Mercier, prostituée en chambre, de qui il tombe éperdument amoureux.

    Cette passion pour la pensionnaire de la chambre 72, qui se situe juste au-dessous de la sienne, ancre le jeune homme au Strip Hotel.

    Jusqu'au dénouement tragique de ce petit roman, il ne lui adressera jamais la parole, elle ne remarquera jamais son existence.

    Il épiera toutes ses allées et venues, guettera l'arrivée et le départ de chacun de ses clients, pénétrera dans son intimité en collant l'oreille au plancher, partagera sa vie sans jamais aucun contact.

     

    L'histoire est originale, et la lecture n'en est point ennuyeuse. L'auteur a voulu et a su raconter la naissance et le développement d'une fixation passionnelle et sexuelle, obsessionnelle jusqu'à la folie.

     

    Le "format" choisi me gêne. Strip hotel est soit un roman trop court, soit une nouvelle trop longue. On y tourne vite en rond. Ceci n'est pas forcément incompatible avec le récit d'une névrose, mais on a rapidement l'impression que l'auteur en rajoute, pour allonger son texte, sans apporter, au bout d'un moment, quoi que ce soit de nouveau.

     

    Par ailleurs il est évident que Jacques Astruc s'est complu à tenter de faire monter la sauce de l'érotisme, sans, à mon avis, y réussir à cause de la trop grande accumulation et de la trop fréquente répétition des termes crus et des scènes de sexe, ce qui nous fait sortir de la sensualité pour nous conduire à plusieurs reprises dans la vulgarité.

     

    Il y a sans doute des lecteurs, ou des lectrices, à qui plaira ce réalisme-là. C'est une affaire de goût.

     

    Pour ma part, je trouve le procédé d'autant plus regrettable que l'auteur est par ailleurs souvent capable d'une écriture poétique d'une grande qualité littéraire.

     

    Plus de poésie, moins de crudité, plus de concision, voilà qui eût pu hausser ce récit à un meilleur niveau.

     

    Patryck Froissart, St Paul, lundi 9 janvier 2012

     

     


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