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Loin de Chandigarh
Titre : Loin de Chandigarh
Auteur : Tarun J Tejpal
Traduit de langlais (Inde) par Annick Le Goyat
Titre original : The alchemy of Desire<o:p></o:p>
Edition française: Buchet & Chastel Paris 2005
675 pages<o:p></o:p>
ISBN : 2 283 02112 X
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Les grandes passions font les grands romans, lorsquelles naissent et vivent sous une grande plume. La conjonction entre une histoire forte et une écriture puissante se produit, en un siècle de littérature, à peu près autant de fois que la main compte de doigts.
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Le livre de Tarun J Tejpal est de ces fulgurances.
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Rien nest petit en ce volumineux roman saisissant. Irraisonnable et illimité est, comme il se doit, lamour entre la belle musulmane Fizz et le narrateur hindou, sur fond de partition indo-pakistanaise. Irrationnels, deviennent, au regard déformant de leur passion, les lieux quils habitent, ou traversent, et souvent complètement fous les personnages quils acceptent dans leur champ de vision. Bousculées, renversées, annihilées sont toutes les barrières, religieuses, sociales, économiques, géographiques, qui se dressent au travers de leur chemin de passion. Sans borne sont lexploration et les ressources du corps de Fizz.
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Résumons :
Au commencement, Fizz déclare le narrateur, vague étudiant sans destin lors de leur rencontre, talentueux conteur dhistoires, lui achète une machine à écrire et le constitue, dautorité, grand écrivain.
De Chandigarh à Delhi, de Delhi à Gethia, coin perdu et grandiose de lHimalaya, où le narrateur achète et restaure, grâce à lhéritage quil reçoit soudain de sa grand-mère Bibi Lahori, dont lhistoire, racontée en tiroir, est à elle seule un passionnant roman, une demeure fantastique où Catherine, lépouse américaine de Syed, un Nawab homosexuel et dépravé, a vécu des amours interdites, meurtrières et débridées avec Gaj Singh, lamant et homme de confiance de son mari princier, Fizz attend, espère, encourage la naissance du chef duvre, comme on attend celle dun enfant. Deux gestations, longues, pénibles, avortent. La troisième tentative échoue à Gethia quand lécrivain raté perd à la fois le désir décrire et celui du corps de Fizz, et sintroduit dans la folie de lancienne propriétaire de la maison dont il a découvert, dans un vieux coffre, les carnets intimes dans lesquels elle a consigné le roman de sa vie amoureuse.
Le couple se brise. Fizz disparaît.
Le narrateur sombre dans la solitude et lalcool, hanté par le fantôme de la Memsahib, et tout se délabre en lui et autour de lui, jusquau moment où, taraudé par les non-dits des carnets, il entreprend, tel un détective, une enquête obstinée qui le mène jusquà Manhattan.
Cette quête de lau-delà du roman de Catherine lui donne enfin, lorsquil comprend quelle est sans fin, la clé du seul roman quil peut écrire : « son histoire propre... La vivre. Et, après lavoir vécue, lécrire. » <o:p></o:p>
Il ressort sa vieille machine à écrire et Fizz annonce son retour.
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Non, vraiment, rien nest petit dans ce roman qui en renferme plusieurs, sentrelaçant dans lhistoire sanglante et mouvementée de lInde du vingtième siècle, vue et commentée sans complaisance, sous le Je du narrateur, par Tarun J Tejpal, par ailleurs célèbre journaliste indien dinvestigation.
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Un roman passionné qui se lit passionnément.
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Patryck Froissart, El Menzel, le 5 juillet 2007
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