• Fictions (JL Borges)

    Titre : Fictions

    Auteur : Jorge Luis Borges

    Editeur : Gallimard 1965

    Collection : Folio Poche

    185 pages

    ISBN : 2070366146

    <o:p> </o:p>

    Ce livre est un puits dans lequel on tombe sans jamais en apercevoir le fond.

    Ce livre est un labyrinthe dans lequel on tourne sans jamais en trouver ni l’issue ni la justification.

    Ce livre est une tour du haut de laquelle le regard du lecteur plonge interminablement sans jamais savoir à quoi se raccrocher.

    Ce livre est un tourbillon vertigineux.

    Ce livre est le vertige cosmique.

    <o:p> </o:p>

    Les 17 nouvelles qui constituent ce monument baroque sont un défi continuel au rationnel, une infinité d’escaliers et de galeries qui ne mènent nulle part, sauf à une quête insensée d’un sens qui se dérobe de page en page, de piste en piste, d’étage en étage, comme dans l’hallucinante bibliothèque de Babel, dont la description est bien certainement l’architexte de Borges.

    En vérité, au commencement était le Verbe.

    En vérité, l’homme a osé vouloir se saisir, pour lui seul, du Verbe, afin d’en faire l’instrument de la toute-puissance dont il croyait être la légitime incarnation.

    Mais en vérité, le Verbe, employé à tort et à travers, galvaudé, démultiplié, comme l’image de Dieu, est mort, s’est vidé de sa substance, est devenu vain, et l’homme, désespéré, ne comprenant plus le Verbe, n’a plus compris l’homme.

    <o:p> </o:p>

    De là vient la folie.

    <o:p> </o:p>

    Car l’univers de ce livre est aussi celui d’âmes folles, erratiques, animées par exemple, comme Pierre Ménard, écrivain du 20e siècle, par le désir obsessionnel de recréer, de réécrire un Don Quichotte qui serait identique, à la virgule près, à celui de Cervantes, mais qui lui serait antérieur, afin de prouver que Cervantes n’aurait fait que recopier celui de Pierre Ménard.

    <o:p> </o:p>

    « Fictions » est un livre qu’on relit, car sa magie opère, à chaque lecture, immédiatement, toujours aussi intensément, comme lorsqu’on regarde, pour la énième fois, ces tableaux en trompe-l’œil cultivant l’illusion.

    Mais, attention ! Ce livre crée l’angoisse. Il convient de savoir en maîtriser le cours…

    <o:p> </o:p>

    Patryck Froissart, St Benoît, le 18 décembre 2006


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :