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Le premier décembre
Extrait de "L'éloge de l'opaque ellipse", publié à Maurice en 2006
Ce texte est le poème initial, et initiatique, du recueil.
Décembre agonissait mon vanneau de bassan <o:p></o:p>
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Son delta palpitait, vers l'aine de la plage,<o:p></o:p>
Orient pour ma remonte au primal Hermitage ; <o:p></o:p>
L'aile incarnée, j'allais, éludant l'abandon,<o:p></o:p>
L'ergot en hallebarde écharpant le chardon. <o:p></o:p>
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Décembre érubescent acornissait ma penne<o:p></o:p>
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Filée du filao, rose métempsycose,<o:p></o:p>
Elle pausait, plausible éclosion de ma prose,<o:p></o:p>
Poème, ample inclusion dans l'ambre du rayon,<o:p></o:p>
D'où Son inspiration ralluma mon crayon.<o:p></o:p>
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Décembre incendiait mon calame indécent<o:p></o:p>
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J'eus Son nouveau baptême en ces fonts fatidiques<o:p></o:p>
Quand Elle m'enroula dans ses lèvres magiques :<o:p></o:p>
Fard, son lied m'enjôlait, nard, délire au palais,<o:p></o:p>
Dard affolant ma lyre, art qui m'affabulait.<o:p></o:p>
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Décembre calcinait mes rémiges obscènes<o:p></o:p>
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Ma fantastique noce eut la clôture dure : <o:p></o:p>
Telle, la cascatelle, en robe de guipure<o:p></o:p>
Et volants de cristal, dans un brutal fracas,<o:p></o:p>
Prise au croc par le roc, rompt son bal délicat.<o:p></o:p>
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Décembre m'abîma, sans Elle, incandescent <o:p></o:p>
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Atterré sur l'estran par ma plume altérée,<o:p></o:p>
Je laboure la plage où, soudain éthérée,<o:p></o:p>
Elle eut cette assomption que la raison dément<o:p></o:p>
Vers l'oeil aspirateur de son antique amant.<o:p></o:p>
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